mercredi 30 mars 2016

Pulp et peps

Tout commence par une victoire au tennis. Antoine remporte la finale face à Erik sous les yeux de leurs pères. Ces derniers semblent se connaître et ne pas s’apprécier. Cette journée d’été 1967 est le point de départ d’événements qui vont bouleverser son existence et sur lesquels il s’interroge vingt ans plus tard et qu’il relate dans un roman. Va-t-il enfin trouver les réponses aux questions qui le hantent ?
Thierry Smolderen, l’excellent scénariste de Ghost money, nous propose une intrigue haletante et diablement efficace avec un coté rétro assumé. Il fait référence à la bande dessinée de l’époque que ce soit le magazine Pilote ou les fumetti italiens. L’ombre de  Diabolik, sorte de Fantomas italien et personnage de bande dessinée célèbre, plâne sur l’album. De nombreux clins d’oeil y sont glissés comme le nom de la ville où se situe l’intrigue qui rappelle le lieu des aventures du malfrat.
Alexandre Clérisse de son côté s’est inspiré des années 60 qu’il restitue tant du point de vue des intérieurs ou des vêtements. Il propose des planches de toute beauté aux couleurs acidulées mêlant la culture populaire des pulps ou la sulfureuse Emmanuelle à des références artistiques et des artistes célèbres comme Warhol ou Mondrian. Sa mise en page est souvent audacieuse, proposant des représentations en 2D des intérieurs dans lesquels se déplacent les personnages.
Au final, un vrai bonheur tant sur les plans graphique que scénaristique si bien que j’ai très envie de découvrir leur première collaboration Souvenirs de l’empire de l’atome.
L'été Diabolik, Smolderen & Clerisse, Dargaud, 2016