jeudi 7 mars 2013

Harvard connection

Susan Lowell, universitaire et spécialiste de l'Afrique à Harvard, vient de recevoir le prix Pulitzer pour son livre sur un leader somalien charismatique Hatashil. A l'autre bout du monde, Michael Teak, un ancien étudiant d'Harvard recruté par la CIA, doit livrer de l'argent et un téléphone à ce même Hatashil. Le village où ils avaient rendez-vous est attaqué et Hatashil tenu pour responsable du massacre. Qui est vraiment cet homme et d'où vient-il ? Susan Lowell se serait-elle à ce point méprise sur son compte qu'on pourrait lui retirer son prix ?
Nick McDonnel concocte une intrique mêlant l'enfer de la guérilla en Afrique avec l'univers si codifié et singulier d'Harvard. De nombreux agents de renseignements ont été recrutés dans les grandes universités américaines. On suit l'un de ses recruteurs en action à l'université qui n'hésite pas à sacrifier son homme, Teak, quasiment un fils, sur l'autel de la Realpolitik lorsque des informations sensibles sont sur le point d'être dévoilées. Le dessous des cartes ne révèlent que mensonges et marchés de dupes.
Intéressant, avec un intrigue bien menée, ce livre pèche un peu à mon avis. McDonnel aborde certaines spécificités des universités américaines, en particulier Harvard, comme les clubs, les réseaux sociaux dans lesquels naviguent les élèves pour préparer leur futur carrière professionelle. Ces personnages ne sont que des types caricaturaux : la bourgeoise, l'étudiant boursier, les fêtards etc. De même, j'aurais aimé que l'intrigue politique soit plus touffue. Le livre aurait peut-être gagné à être plus dense et plus fouillé.
Le prix à payer, Nick McDonell, Flammarion, 2013