lundi 5 octobre 2015

1992 : émeutes à Los Angeles

Le 29 avril 1992, les quatre policiers ayant battu à mort Rodney King sont acquittés. A la suite de cette nouvelle, des émeutes vont éclater à Los Angeles et durer 6 jours mettant la ville à feu et à sang. Dans le quartier de Lynwood, dominé par le gang latino de Big Fate, Ernesto Vera est battu à mort parce qu’il a le malheur d’être le frère d’un des membres de ce gang. Sa mort est le point de départ de toute une série d’événements qui s’inscrit dans le chaos ambiant.
Roman choral, chaque protagoniste prend en charge le récit. Ils évoquent leur histoire, leurs motivations profondes, leurs amours. Membres de gang, graffeur, pompier, infirmière, tous nous parlent d’un Los Angeles bien éloigné du rêve américain où la guérilla urbaine est la norme non l’exception.
J’ai été autant happé par ce milieu des Chicanos avec ses codes et ses valeurs que lorsque j’ai découvert la série Sur écoute qui parle des gangs de la drogue dans les quartiers ouest de Baltimore. D’ailleurs, Ryan Gattis, comme les scénaristes de la série, s’attache à nous présenter ces gangs avec un regard d’anthropologue urbain, ce qui est manifeste lorsqu’il parle du street art qu’il pratique lui-même.
Ce roman coup de poing extrêmement réussi et très habilement construit se lit d’une traite et vous tient en haleine jusqu’au bout. C’est une des grosses claques de cette rentrée.
Six jours, Ryan Gattis, Fayard, 2015