Le 29 avril 1992, les quatre policiers
ayant battu à mort Rodney King sont acquittés. A la suite de cette nouvelle,
des émeutes vont éclater à Los Angeles et durer 6 jours mettant la ville à feu
et à sang. Dans le quartier de Lynwood, dominé par le gang latino de Big Fate,
Ernesto Vera est battu à mort parce qu’il a le malheur d’être le frère d’un des
membres de ce gang. Sa mort est le point de départ de toute une série
d’événements qui s’inscrit dans le chaos ambiant.
Roman choral, chaque protagoniste prend en
charge le récit. Ils évoquent leur histoire, leurs motivations profondes, leurs
amours. Membres de gang, graffeur, pompier, infirmière, tous nous parlent d’un
Los Angeles bien éloigné du rêve américain où la guérilla urbaine est la norme
non l’exception.
J’ai été autant happé par ce milieu des
Chicanos avec ses codes et ses valeurs que lorsque j’ai découvert la série Sur écoute qui parle des gangs de la
drogue dans les quartiers ouest de Baltimore. D’ailleurs, Ryan Gattis, comme
les scénaristes de la série, s’attache à nous présenter ces gangs avec un
regard d’anthropologue urbain, ce qui est manifeste lorsqu’il parle du street
art qu’il pratique lui-même.
Ce roman coup de poing extrêmement réussi
et très habilement construit se lit d’une traite et vous tient en haleine
jusqu’au bout. C’est une des grosses claques de cette rentrée.
Six jours, Ryan Gattis, Fayard, 2015