mardi 6 août 2013

Un microcosme new yorkais

Tribeca, quartier de New York, avait attiré des artistes, des entrepreneurs cherchant des locaux à louer à bas prix. Ils ont chassé des gens qui travaillaient au noir et ont rénové des immeubles entiers. Ces bobos se sont faits une vie dans ce quartier et se trouvent à leur tour colonisés par la bourgeoisie branchée de la ville.
Presque tous les matins, des pères se retrouvent pour prendre leur petit-déjeuner après avoir déposé leurs enfants à l'école. Ils représentent tous une facette de cette tribu urbaine qui s'est installée dans le quartier. Loosers fantastiques, businessmen accomplis, ils dévoilent leurs aspirations et leurs faiblesses au cours des chapitres du roman. Chaque chapitre parle de l'un d'eux ou d'un membre de sa famille. Peu à peu se tissent des histoires et des liens entre chacun.
C'est une peinture satirique de cette communauté que nous présente l'auteur. Cette micro-société tente de se positionner face aux valeurs de la société américaine : il faut être impitoyable pour survivre et ce dès l'école. La ségrégation se fait par le physique et par l'argent. Les ascensions comme les chutes sont spectaculaires. Ces fortunes qui se sont créées autour de l'inflation immobilière s'écroulent après 2008 et le crack boursier. L'amitié entre ces pères se délitent bien vite lorsqu'ils quittent le quartier pour trouver un nouvel Eldorado. 
Critique fine de ce microcosme new yorkais et plus généralement de la société américaine, ce livre décrit un monde très hiérarchisé et étanche où l'ascenseur social est en panne. J'ai beaucoup aimé ce livre féroce qui nous montre les accros faits au rêve américain.
Triburbia, Karl Taro Greenfeld, Philippe Rey, 2013

 Prix Page America 2013

Le livre pour lequel j'ai voté !