mercredi 2 octobre 2013

Mères en souffrance

Béatrice est auxiliaire de puériculture. Tous les jours, elle passe dans les chambres des femmes tout juste accouchées. Elle se souvient de sa vie passée lorsqu'elle sillonnait l'Europe avec des musiciens et des travestis et qu'elle dansait tous les soirs. La sédentarité et le manque de liberté lui pèse ainsi que ce milieu hospitalier qu'elle présente comme un univers carcéral qui emprisonne et maltraite les femmes.
Julie Bonnie fait un récit très largement autobiographique de sa vision très sombre de la maternité et de l'accouchement. Seules les femmes en souffrance, contraintes par la société à être de bonnes mères l'intéressent. Dans ce panorama, une femme fait figure d'exception : elle est heureuse. Son bonheur est critiqué par le personnel et ponctué par les commentaires négatifs de Béatrice sur son travail...
Je ne crois pas avoir une vision idéalisée de la maternité, mais trop c'est trop. La dénonciation à charge d'un système et d'une société sans nuances manque sa cible à mon sens. J'ai lu un bien plus beau texte sur le corps féminin et la violence faite aux femmes, il y a quelques années, il s'agit du très beau Qui touche à mon corps, je le tue de Valentine Goby. La forme comme son contenu m'avaient bouleversé et ce texte me paraît beaucoup plus intéressant sur ce thème que le livre de Julie Bonnie.
Chambre 2, Julie Bonnie, Belfond, 2013