Célestin Louis, flic à la Brigade
criminelle de Paris, part pour le front et se trouve en première ligne avec les
autres appelés de 1914. Avec ses camarades, il découvre l’horreur de la guerre
dans les tranchées, l’ingéniosité de l’homme pour tuer, la couardise de
certains officiers et l’impuissance des généraux qui se trouvent enfermés dans
une guerre d’usure. Lors d’une attaque, le lieutenant de Mérange est tué par
une balle dans le dos. L’instinct de flic de Célestin ressurgit, il ne laissera
pas ce crime impuni.
Très bien documenté, Bourcy évoque l’enfer des tranchées
ainsi que la vie quotidienne de ceux qui sont restés à l'arrière, donnant ainsi un tableau intéressant
de la France pendant cette période. Son personnage est dans la grande lignée
des héros des romans populaires de l’époque et m’évoque les Rouletabille et
autres Arsène Lupin.
D'un tome à l'autre les intrigues sont plus ou moins réussie, cependant c'est à partir du tome 3 Le château d'Amberville que Bourcy trouve son rythme de croisière et signe par la suite les deux meilleures intrigues de sa série Les traitres et Le gendarme scalpé.
Il a trouvé des solutions astucieuses pour permettre à son flic de
traverser les lignes de combat et d'enquêter, ce qui lui permet de
montrer les villages pris au piège par les tranchées, la bataille de
Verdun, les hôpitaux militaires, Paris et les gens restés à l'arrière.
Les intrigues oscillent entre le policier et l'espionnage sans se
répéter.
Cette
série est vraiment une réussite car Bourcy montre l'évolution du
conflit à travers le regard de Célestin qui change et s'assombrit. Ce
dernier comprend très vite qu'il ne pourra jamais expliquer et faire
comprendre à ses proches ce qu'il a vécu.
Célestin Louise, flic et soldat dans la guerre de 14-18 T1 à T5, Thierry Bourcy, Gallimard, 2014