jeudi 12 avril 2012

Amère solitude

William Hogan a acheté un domaine qu'il peine à entretenir. Pour y parvenir, il travaille semaine et week-end. Sa femme, Mary, lui donne un garçon, Thomas, qu'il juge chétif et malingre et à qui il témoigne peu d'affection. Survient le drame, un accident à la scierie, qui emporte William dans de terribles souffrances. Mary et Thomas se retrouvent seuls.
Dans un trou pommé, au fin fond des Etats-unis, dans les années 1940, il faut se résigner à rester et à ne pas pouvoir échapper à son destin. Comme son père, Thomas éprouve le même mal-être et une violence tapie au plus profond de lui-même qui resurgit de temps en temps. Il passe à côté du grand amour avec Donna, perd son meilleur ami Paul. Incapable d'aimer ou de communiquer, il n'est bien que dans ses terres auprès de sa mère.
Cécile Coulon parvient à créer une tension dramatique dès les premières pages du roman. Sous forme d'ellipses, l'auteur évoque l'arrestation de Thomas, l'arrivée d'un médecin, les hurlements de sa mère. Tout est posé mais que s'est-il passé ? C'est ce qu'elle explique dans ce roman noir intense avec un art consommé de la description et des métaphores. Devant de telles qualités, je ne peux regretter que la concision du récit que j'aurais souhaité plus développé. J'attends avec grande impatience son prochain livre que j'espère tout aussi prenant !
Le roi n'a pas sommeil, Cécile Coulon, Viviane Hamy, 2012