samedi 21 mai 2011

Quand l'utopie est confrontée au crime

Janvier 1914, le cadavre d'un ouvrier fondeur est retrouvé au Familistère de Guise, une utopie socialiste réalisée par Jean-Baptiste Godin, un disciple de Fourrier. Ce meurtre, le premier d'une longue série, déstabilise cette communauté gérée par les ouvriers qui sont à la fois propriétaires et cadres de l'usine. Victor Leblanc, journaliste à l'Humanité, s'intéresse à l'affaire et trouve en Ada Volsheim, membre de la cité ouvrière, une alliée de choix.
L'enquête policière, de facture classique, s'articule bien avec la reconstitution historique d'une expérience unique en son genre. La modélisation du familistère et la description de son organisation interne m'ont beaucoup intéressé. C'est ce cadre et cette communauté vivant en autarcie qui donnent à cette histoire son atmosphère  particulière. Le dessin et les tonalités grises renforcent cette impression.
De briques et de sang, Régis Hautière & David François, KSTR, 2010

Pelleter les nuages

Le commissaire Adamsberg s'apprête à partir au Canada avec son équipe pour un stage sur les nouvelles techniques d'investigation, lorsque un vieux démon surgit du passé. Une jeune fille est retrouvée morte, frappée par trois coups de poinçons. Pour Adamsberg, aucun doute n'est possible, le tueur au trident a de nouveau frappé. Il va enfin pouvoir faire  la lumière sur le meurtre de la fiancée de Raphaël, son frère. Reste un problème de taille et non des moindres : l'assassin est mort depuis vingt ans...
Un grand cru qui se consomme sans modération ! La langue de Fred Vargas est merveilleuse et teintée de québécois, c'est un pur régal. Elle creuse le personnage d'Adamsberg qui est en proie au doute et révèle ses faiblesses ce qui le prend profondément humain. Ses personnages secondaires sont toujours aussi réussis, pleins de ressources et très attachants.
Sous les vents de Neptune, Fred Vargas, Viviane Hamy, 2004