lundi 10 septembre 2012

Le bruit des choses qui tombent

Antonio Yamara se souvient de Ricardo Laverde, un homme taciturne, qu'il retrouvait dans une salle de billard. Un soir, alors qu'ils marchaient tous deux, ils sont attaqués par deux hommes à moto. Laverde décède sur le coup. Antonio, gravement blessé, survit mais reste traumatisé. Afin d'exorciser ses démons, il se met à enquêter sur le passé du vieil homme. Il rencontre Maya, la fille de Laverde, avec laquelle il remonte le cours du temps, dans la Colombie des années 70.
Juan Gabriel Vasquez évoque l'histoire récente de son pays à travers le destin de ses personnages. De l'implantation et du développement du commerce de la drogue, auquel participa Laverde, aux violences et attentats qu'ont connu toute une génération de Colombiens dont l'auteur fait partie. Il restitue le climat de peur dans lequel ils ont vécu et décrit avec justesse l'état psychologique de son personnage principal, Antonio, qui n'arrive pas à dépasser ce qui lui est arrivé. Il est un symbole du hasard et de la folie qui ont baigné Bogota pendant des années. Attentats, assassinats politiques, le pays a sombré dans la violence et le chaos. C'est dans ce climat qu'un homme tel que Pablo Escobar, le chef tout puissant du cartel de Medellin, a pu émerger, lui qui créa un zoo dans son Hacienda Napoles, que les petits Colombiens visitaient à l'insu de leurs parents.
L'histoire se met en place lentement et se dévoile peu à peu. Ce titre, si poétique, prend toute sa signification mais je n'en dit pas plus. Je me suis laissée prendre par ce livre au charme envoûtant.
Le bruit des choses qui tombent, Juan Gabriel Vàsquez, Seuil, 2012