vendredi 16 mars 2012

Le démon qui sommeille en moi

Confession d'un masque relate l'enfance et l'adolescence du narrateur qui découvre peu à peu son attirance pour les hommes ainsi que la nécessité de se dissimuler derrière le masque des conventions. Il décortique toute son enfance et son adolescence, fait le récit de ses premières amours pour des garçons, de ses premiers émois sexuels. Refoulant son homosexualité, il tente par tous les moyens de rentrer dans un cadre conforme aux attentes de la société. Pour faire comme les autres, il fait la cour à Sonoko, la soeur d'un de ses amis. Il finit par masquer ses sentiments et s'aveugle volontairement.

Cette confession m'a mise très mal à l'aise car, malgré sa souffrance d'être différent, je trouve ce personnage malsain et morbide. Son goût pour le sang, ses tendances sadiques et sa complaisance à analyser le moindre sentiment, la moindre sensation, ont eu raison de moi. Malgré l'intérêt évident de sa réflexion sur les masques sociaux et l'image que nous construisons pour les autres, je ne suis jamais rentrée dans ce livre. De ce texte à caractère autobiographique, je retiens le passage de la première masturbation du jeune homme sur une reproduction du Saint Sébastien de Guido Reni. Cette figure a fasciné Mishima au point de se faire photographier sous cette apparence par Hosoe Heikoh un an avant de se suicider. Je trouve que cette photo résume assez bien l'image que je me fais de ce livre.
Je n'ai pas aimé ce roman ce qui ne veut pas dire que je ne trouve pas l'écrivain intéressant. J'avais adoré Neige de Printemps que j'ai lu voici quelques années déjà et je pense refaire une incursion dans son univers dans un avenir proche.
Confession d'un masque, Mishima Yukio, Folio, 2009